Coucou maman, c'est moi

Bientôt 21 ans qu'j'suis sur Terre

21 ans d'avoir la chance que tu sois ma mère

Mais tu sais, j'm'inquiète pour toi

J'sais que ça va pas trop, qu'ça vacille de bas en haut

Qu'on t'bassine avec les traitements

J'sais qu't'as déjà pensé à les prendres, ces foutus médicaments

Mais ça m'fascine, d'ailleurs à propos

Quand j'étais petit, t'as pas forcément fais les bons choix

J't'en ai longtemps voulu, j'voulais qu'tu l'saches

Mais cette époque est révolue, tu peux l'entendre à ma voix

Tu sais maman, je t'aime, et j'te l'cache (pas)

On a souvent pleurer, qu'ce soit d'ma faute, la tienne ou bien la nôtre

On nous a causé du tort, briser nos rêves et péter nos côtes

Mais ma maman t'as toujours su te relever

Ca m'tient à cœur mais t'as toujours su m'faire rêver

Y'avais mes relevés d'notes que j'cachais par peur d'te décevoir

Par peur qu'tu dises que ton fils sombre peu à peu dans l'noir

Mais la vérité, maman, c'est grâce à toi qu'peux voir

Tu m'fais voir la vie en couleur, tu peux me croire

Assez ironique pour un daltonien, non?

C'est grâce à toi que j'suis quelqu'un d'bon

J'sais qu'ça t'émoi, maman

Mais j'suis témoin d'tous les bons moments

On a eu des moments difficiles

Des mots à ne pas dire, certes

Mais tu tirais les ficelles et c'était facile

J'te dédicace cette lettre ouverte

Oui, maman, non pleure pas maman

J'redoute toujours le moment où tu partiras

Où tu rejoindras Mike et dormiras

Mais non c'est pas d'l'apitoiement

J'suis fier parce que t'as fait d'tant choses

Accomplie d'tant trucs, tant d'rêves

J'rêvais d'tendresse et d'eau rose

J'ai pas eu d'morose mais la fève

T'as pas été toute lisse toute droite,

Parcouru un chemin dans l'quel tu boîtes

Mais soit fière, maman, oui soit-le

Parce que tous ce que tu touches tu le soigne

Alors je t'en prie prend ma main

Et serre là comme si y'avait pas de lendemain

En contrepartie je t'aimerais toujours

Te donnerai tout mon amour

Parce que tu le mérites, t'es forte

T'es téméraire quelques fois c'est vrai

Mais t'as eu aucune chance t'as dû enfoncer les portes

Comme piégée dans une immense forêt

Mais t'as su t'en sortir, tu t'en sors toujours

En franchisant tous les obstacles, pas d'détour

Tu masquais tes peurs et ta peine

Mais c'est plus la peine soit en certaine

J'sais qu'j'suis un p'tit con

Mais j'aime quand tu m'complimentes

Toi et moi on est complémentaire

Je t'aime et si je te perd, vivement qu'on m'enterre

Ou qu'on m'interne, les gens mentent

T'es mon glaçon et j'suis ton flocon

Sans commentaire...